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Les océanautes

Etre le premier à voir une espèce abyssale dans son milieu, observer une structure volcanique sur la dorsale, collecter un échantillon rare… fait oublier l’isolement et le confinement.
Loin de la surface, l’océanaute est aussi isolé que le cosmonaute dans sa capsule spatiale. Les conditions sont assez proches : il faut couper le lien avec la surface terrestre, se protéger des contraintes, quitter les repères de temps et d’espace… Et les hommes qui ont foulé le sol de la lune sont plus nombreux que ceux ayant plongé dans les fosses abyssales !

Enfermés dans une sphère

Il faut de la passion, teintée parfois d’un peu d’inconscience, pour se risquer dans un monde aussi hostile, avec la seule protection des équipements de haute technologie… parfois encore à l’état de prototype. Les océanautes, comme les astronautes, font cependant confiance à la technique et aux équipes, qui leur permettent de réaliser un voyage de quelques 200 millions d’années dans l’histoire des océans.
L’émerveillement du cherbourgeois Xavier Le Pichon, lors de la mission Famous : " de la lave massive… Ca dégouline le long de la pente, on croirait que la lave est en train de couler…(…) Profondeur 2502 mètres… Je ne donnerais pas ma place pour un empire."
Après l’épopée des bathyscaphes, les progrès technologiques et les choix stratégiques ont amené à construire des engins plus légers et plus maniables. L’habitacle est sphérique pour mieux résister à la pression. L’espace, d’environ 2 mètres de diamètre selon les engins, peut ainsi abriter 2 à 3 personnes pour des plongées de 4 à 8 heures.
Pendant 30 ans, les passagers du sous-marin Cyana ont ainsi visité les profondeurs océaniques, confinés dans une sphère de 1,90 mètres de diamètre lors de quelques 1300 plongées !
Sensation d’angoisse, d’op-pression... Des heures de patience sont également nécessaires en surface, lors des opérations de mise à l’eau ou de récupération. On passe en effet souvent de longues minutes, et parfois des heures, à faire le bouchon à la surface en attendant que les plongeurs vérifient tous les équipements ou que le navire porteur puisse remonter l’engin sur le pont.