Un patrimoine technologique
exceptionnel
La présentation côte
à côte dArchimède et de Cyana, symboles de locéanographie
du XXème siècle, illustre lextraordinaire aventure
technologique et humaine de lexploration des volcans sous-marins.
Une saga internationale où la France a toujours été
à la pointe.
Archimède
Après
les premiers bathyscaphes conçus par le génial Professeur
Piccard, la France se lance dans la course aux abysses dès 1955.
La Marine Nationale et le CNRS envisagent alors la construction, sous
la direction du commandant Houot et de lingénieur Willm,
dun nouveau bathyscaphe.
Avec labandon des espoirs américains avec le Trieste, devenu
dangereux après sa plongée record, le projet français
est désormais le seul susceptible douvrir la voie des abysses.
Lancé le 28 juillet 1961, Archimède est conçu pour
atteindre 14 000 m. Après quelques plongées dessais,
le comité de direction des bathyscaphes décide une plongée
à plus de 10 000 mètres. Le 25 juillet 1962, lengin
atteint 9 545 m dans la fosse des Kouriles au Japon. Le record du Trieste
ne sera pas battu, la fosse nétant pas assez profonde !
Archimède poursuit une carrière sans faute jusquà
la mission franco-américaine FAMOUS. En 1973, il a plus de 150
plongées à son actif, dans toutes les mers du globe.
Mais ses défauts sont connus : trop lourd, il est limité
à de faibles déplacements. Archimède est le dernier
dune lignée ayant conquis les abysses. Depuis son désarmement,
plus aucun engin ne peut emmener des hommes au-delà de 6 000 mètres.
Et le bathyscaphe a entamé une seconde carrière dans la
Nef dAccueil de La Cité de la Mer.
Cyana
Au début
des années 60, Jacques-Yves Cousteau, accompagné dAlbert
Falco et de lingénieur Mollard, met au point un engin révolutionnaire
: la SP 350. Facile à manuvrer, bon marché, la soucoupe
de 4 tonnes est facile à mettre en oeuvre depuis le pont de la
Calypso.
Linnovation réside dans sa flottabilité, qui est assurée
par le volume de la sphère ainsi que par des blocs de mousse synthétique
enfermant des milliers de minuscules billes de verre remplies dair.
Le système remplace les flotteurs à essence des bathyscaphes.
La propulsion est assurée par des tuyères orientables qui
crachent des jets deau, et lassiette de lengin par un
ingénieux système de réservoirs de mercure avant
et arrière.
En 1966, Le Centre National pour lExploitation des Océans
(CNEXO, futur Ifremer) commande à Jacques-Yves Cousteau la réalisation,
sur le modèle de SP 350, dun engin capable de plonger à
3 000 mètres. Ce sera Cyana, reprise par le CNEXO, qui fera ses
essais en 1971.
La sphère de 1,90 m de diamètre, quasi équivalente
à celle dArchimède, peut embarquer trois passagers.
Lénergie est fournie par des batteries extérieures
en équi-pression et par deux moteurs électriques de 1,5
CV, autorisant une vitesse de 3 nuds. 150 kg de mercure, répartis
entre deux réservoirs communicants, assurent lassiette. Un
bras articulé muni dune pince permet deffectuer des
prélèvements. Caméra, appareils photo et projecteurs
sont situés à lextérieur.
Désarmée au printemps 2003, après 30 ans dactivité,
Cyana a rejoint La Cité de la Mer le temps de lexposition
" 20 000 heures sous les mers".
Alvin, le cousin américain
Du
nom de son concepteur Allyn Vine, ingénieur à la Woods Hole
Oceanographic Institution, Alvin est le premier sous-marin léger
grande profondeur financé par la Marine américaine. Il a
connu un début de vie mouvementé, participant au repêchage
dune bombe atomique perdue au large de Palomarés en Espagne.
Amélioré progressivement au cours des années, sa
limite de plongée est aujourdhui de 4 500 mètres.
Les engins actuels
Linnovation sera encore
plus manifeste avec le Nautile. Lancé en 1984 par Ifremer, il est
capable de plonger à 6 000 m et dexplorer 97 % des fonds
océaniques.
Les R.O.V. (Remote Operated Vehicles/ Robots télécomandés)
témoignent dune innovation technologique comparable aux techniques
de pointe de lexploration spatiale : équipés de projecteurs,
de caméras, de bras instrumentés, ils peuvent travailler
jusquà 6 000 m de profondeur. Reliés au navire porteur
par un câble, ils autorisent de longues durées dintervention.
Une nouvelle voie est également ouverte avec les A.U.V. (robots
autonomes). Alive, produit dune collaboration européenne,
effectue actuellement ses premiers essais en mer.
20 000 heures sous les mers
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